Le SIM, représenté par son Vice-Président, Monsieur Rivo Andriamanalina, a pris part à un panel sur les objectifs de la politique de la concurrence, organisé en marge de la Journée Nationale de la Concurrence, le 17 décembre au Novotel.
La concurrence : au-delà de la seule question des prix
Dans son intervention, le Vice-Président du SIM a souligné que la politique de la concurrence ne peut se limiter à une approche réductrice exclusivement centrée sur le prix.
La concurrence doit être appréhendée dans l’ensemble de la chaîne économique, car certaines pratiques notamment liées à l’importation massive et à l’informel fragilisent profondément l’écosystème productif national.
Il a ainsi rappelé que la qualité a un coût, tout comme le respect des normes, et que la défense de l’industrie nationale est pleinement compatible avec la protection du consommateur, dès lors qu’elle vise la qualité, la sécurité et la durabilité des produits.
Le prix n’est donc qu’un élément parmi d’autres. Les véritables enjeux portent également sur la souveraineté alimentaire et économique, le bien-être des populations, ainsi que la santé publique.
Les différentes formes de concurrence auxquelles font face les industries malagasy

L’intervention de Rivo Andriamanalina, a permis de mettre en évidence les principales formes de concurrence auxquelles sont aujourd’hui confrontées les industries malagasy.
Premièrement, la concurrence internationale, tout d’abord, oppose les entreprises locales à des produits issus de grandes économies disposant de marchés de consommation massifs. Cette situation s’apparente souvent à une guerre tarifaire déguisée, dans laquelle les règles du jeu sont structurellement déséquilibrées.
Ensuite, les accords de libre-échange insuffisamment négociés constituent un second facteur de déséquilibre. Faiblement protecteurs, ils exposent les industries locales à une concurrence déloyale. L’exemple de SOMACOU, confrontée à des produits importés ne respectant ni les normes ni les obligations douanières, illustre cette réalité, tout comme la concurrence exercée par la friperie ou par des textiles importés sans conformité aux normes, qui fragilisent durablement les filières locales et l’emploi industriel.
Troisièmement, la concurrence sur les intrants, notamment dans la filière lait, a également été mise en avant. Des produits fabriqués à partir de poudre de lait importée se retrouvent en concurrence directe avec des produits issus de lait de vache collecté auprès d’éleveurs locaux. Ces deux modèles reposent pourtant sur des chaînes de production et de valeur fondamentalement différentes : l’une, locale, structurée, créatrice d’emplois et de revenus pour les éleveurs ; l’autre, largement dépendante de l’importation. Or, malgré ces différences majeures, les régimes douaniers et fiscaux appliqués sont identiques, voire parfois plus favorables à l’importation, ce qui contribue à affaiblir l’économie nationale et décourager l’investissement local. Enfin, la concurrence interne entre le secteur formel et l’informel demeure l’une des plus destructrices. Les entreprises formelles se retrouvent en concurrence avec des acteurs qui ne s’acquittent ni des charges sociales, ni des obligations fiscales, ni des droits de douane. Cette concurrence profondément déséquilibrée, pourtant bien identifiée, pénalise les entreprises structurées et fragilise durablement l’économie nationale.
Protéger l’économie pour mieux protéger le consommateur
Le SIM a tenu à rappeler que défendre le consommateur ne signifie pas promouvoir des prix artificiellement bas, mais bien protéger l’économie nationale, garantir la qualité des produits, le respect des normes et la pérennité des emplois.
Lutter contre l’informel et les pratiques de concurrence déloyale, c’est ainsi défendre le consommateur sur le long terme, en assurant un environnement économique sain, compétitif et durable.
