Malgré les défis posés par la crise énergétique, le secteur industriel malgache a fait preuve d’esprit de compromis en acceptant l’augmentation des tarifs de l’électricité proposée par la JIRAMA. Cette décision, prise à l’issue de dialogues nourris entre le Groupement des Entreprises de Madagascar ( GEM) et le Syndicat des Industries de Madagascar ( SIM) ainsi que les autorités, se traduit par un ajustement tarifaire différencié selon la catégorie d’industriels.
Ainsi, les gros industriels (MT1) avec une puissance souscrite supérieure à 600 kW subiront une hausse de 22% la première année, suivie de 16% les deux années suivantes. Les moyens et petits industriels (MT2) avec une puissance inférieure à 600 kW, ainsi que les plus petits opérateurs (MT3) avec moins de 100 kW, seront également concernés par cette tarification dégressive.
Bien que le secteur privé ait compris la nécessité de cette hausse pour assainir les finances de la compagnie d’électricité, il tient à souligner que ces augmentations représenteront une charge significative pour nos entreprises, avec des impacts financiers non négligeables. « Nous faisons ce geste dans l’espoir que les efforts consentis par la JIRAMA aboutiront à une amélioration substantielle de la qualité de service, notamment en ce qui concerne la réduction des délestages et des baisses de tension », a déclaré le président du SIM.
Cependant, le secteur industriel estime que ces conditions tarifaires ne sont pas favorables aux investissements et à la compétitivité des opérateurs économiques. « Nous sommes actuellement en mode ‘survie’, nous peinons à respirer. Les coûts élevés des groupes électrogènes et du carburant nécessaires pour assurer la continuité de la production pèsent lourdement sur nos bilans », a déploré un membre du SIM.
Les membres du SIM ont souligné que lorsque leurs entreprises ne peuvent plus tenir, ce sont des centaines d’emplois qui sont menacés et des familles entières qui se retrouvent dans l’incertitude. Nos fournisseurs, nos clients, nos communautés locales – tout l’écosystème économique en dépend. « Si nos industries ferment, ce sera la perte pour tous : pour nous les opérateurs, pour l’État qui verra sa recette fiscale diminuer, et pour la population qui dépend de nos activités », ont-ils ajouté.
Pour présenter en détail cette décision et son application, le ministre de l’Énergie et des hydrocarbures ainsi que le ministre de l’Industrialisation et du commerce ont effectué une descente auprès du SIM le 4 novembre pour rencontrer les membres.
Face à cette situation, le secteur industriel appelle à la conscience et au soutien de l’État. Des mesures immédiates, telles que l’exonération fiscale sur les acquisitions d’équipements liés à l’énergie (groupes électrogènes, solaire, etc.), sont nécessaires pour soulager le fardeau de cette hausse tarifaire. À long terme, une réflexion approfondie sur l’exploitation des ressources locales et le développement des énergies renouvelables doit être menée pour garantir la compétitivité de nos industries.
C’est un défi que les autorités et le secteur privé doivent relever ensemble, pour préserver l’emploi, soutenir l’économie malgache et assurer la viabilité du tissu industriel du pays.